Chaque personne recèle une infinité de trésors. Ils se cachent, là, au creux de chacun de nos souffles, logés dans nos esprits et dans nos mouvances. Le secret de ces belles relations que nous cherchons tous, c'est de trouver le chemin qui nous mène aux richesses de l'autre, et lui ouvrir le nôtre. Il faut trouver les fibres, les diaphanes liens qui nous enlacent, et véhiculer nos humeurs et nos intérêts. Il faut parler et comprendre, il faut trouver la communication à l'état pur, et transmettre, tout transplanter chez l'autre. Arriver à ce degré d'échange est la promesse que jamais tu ne t'épuiseras de conter et de recevoir de l'autre. Jamais tu ne cesseras de grandir à son contact et lui au tien. L'autre est ta source, et elle est intarissable.
Je suis de ceux qui voient les trésors au premier contact. J'ai vu les tiens aussi, tu sais, et j'ai été prise d'un avide désir de m'en emparer. Mais tous mes horizons se défilent devant moi, c'est ainsi, toujours. Je suis la fille de l'arc-en-ciel, qui voit, qui marche mais qui n'atteint jamais les horizons qu'elle perçoit. Adelante, mujer. Merci pour le chemin. Un jour je déterrerai ces silhouettes délicieuses qui habitent les hommes et que trop peu savent deviner.
Les choses m'échappent. Elles se donnent toujours la peine de venir envelopper mes mains avant de glisser entre mes doigts. Donnez-moi le temps. Les gens me fascinent, je n'ai qu'à les entrevoir. Ils me touchent, ils me bouleversent, il me chatouillent et s'en vont, sans savoir que les ondes qu'ils ont générées en moi se font de violentes vagues, murs liquides d'humeurs et de sensations décomposées. Je sais lire à travers des autres, mais ma propre carcasse reste une boîte totalement hermétique et désespérément fermé. C'est un chat de Shrödinger où l'on ne meurt pas. Mais c'est mourir un peu, que de ne pas savoir ce qui brille à l'intérieur de soi. Il serait peut-être temps de commencer à chercher dans ma propre dimension, avant de m'attaquer à celle des autres.